« Ce n’est pas le champ qui nourrit, c’est la culture »…. Gavez-vous donc !
“La notion de culture est inhérente à la réflexion des sciences sociales”. La culture nous permet de penser l’unité de l’humanité, “si toutes les populations humaines possèdent le même stock génétique, elles se différencient par leur choix culturel cette notion permet d’en finir avec les explications naturalistes » (in La notion de culture, Denys Cruche).
Pour comprendre le mot culture, revenons-en à l’origine : issu du latin “cultura ” qui signifie le soin apporté aux champs et aux bétails (c’est-à-dire le fait de travailler la terre). Au XVIe siècle par métaphore la culture des terres devient la culture de l’esprit. Au XVIIIe siècle on commence à parler de “culture des arts” et de la “culture des lettres”. Progressivement le mot culture désigne “la formation” et “l’éducation”. Edward Burnett Taylor, anthropologue à donner une définition très utilisée de la culture : “la culture pris dans son sens étymologique le plus étendu, est le tout complexe, qui inclut la croyance, l’art, les choses morales, la loi, la coutume, et toutes les autres aptitudes et habitudes acquises par l’Homme en tant que membre d’une société”.
À quoi sert la culture ? C’est une question pertinente à l’heure ou les politiques, mais aussi la population cherche “l’utile”, dans une course au matérialisme. Pour Pierre Mayol, la culture induit la communication et donc le lien social : “C’est la […] dimension symbolique de toutes cultures qui est faites pour ‘unir’ pour ‘vivre ensemble’ […], mais c’est aussi signe d’exclusion, toutes cultures […] tracent ses frontières”. Mais attention le mot culture peut s’entendre comme la culture de norme d’origine anglo-saxonne (vie quotidienne, coutume, rite…), [en France on préfère le terme de “civilisation”], et la culture de l’esthétisme d’origine française (art, œuvre…). Edgar Morin évoque très bien la chose : “il est clair que nous avons un sens retreint et un sens ample du mot culture. Le sens retreint, c’est la culture cultivée, la culture des productions esthétiques, artistiques, intellectuelles, et le sens ample, qui est en même temps un sens très profond, c’est un sens anthropologique, c’est l’ensemble des normes, des comportements, des prescriptions, des tabous qui en quelque sorte ordonnent notre ‘vivre’ dans une société donnée.”. Pour Pierre Mayol “Tout se passe comme si la culture ‘au sens anthropologique’ était une assiette au centre de laquelle trônerait la culture académique ou savante (‘cultivé’, ‘légitimé’) présentant à son tour la création artistique comme le joyau de sa couronne.”
Pour évoquer les activités liées à la culture de l’esthétisme, on parle de pratiques culturelles, nous reviendrons sur cette expression… La culture, les pratiques culturelles, si anodines en apparence, révèlent donc une importance particulière dans la formation (ou la division) d’un peuple et d’une nation, elles permettent la socialisation secondaire, c’est à dire l’unité de personnes différentes en apparence autour d’un but, d’une passion , d’un lieu, commun…